Quelles traces allons-nous laisser ou conserver ? Que devons-nous transmettre ?
Sommes-nous libres et conscients de ce que nous allons laisser à nos enfants ou même à l’histoire ?
L’équipe de Mes Volontés se lance dans cette réflexion en allant à la rencontre d’experts.
Nous commençons cette enquête avec Caroline Muller, historienne, Maîtresse de conférences à l'Université de Rennes II.
Caroline a perdu sa maman l'année dernière et elle a décidé d'appliquer sa méthode scientifique, comme elle le fait avec des archives privées, sur les traces laissées par sa famille.
Caroline, spécialiste de l'histoire contemporaine, travaille sur les archives privées pour faire une histoire sociale et culturelle.
Elle a donc l'habitude de travailler sur des correspondances, des journaux intimes... des archives moins faciles à trouver que les archives administratives et officielles.
Ces papiers familiaux sont retrouvés généralement quand on vide les maisons lors d'un décès.
Mais tout n'arrive pas jusqu'à nous. Des tris sont faits à chaque génération. Garder, faire le choix de conserver telle ou telle chose, c'est vouloir se remémorer quelque chose.
Grâce à ces traces, on peut se représenter l'univers de la personne, quelle image elle a d'elle-même.
"Quand je lis ces traces, je lis l'époque".
Le travail de l'historien est de replacer ces traces dans une trame plus générale et de les lier au contexte historique.
Cela permet également de faire de la sociologie. On voit par exemple que ce sont les femmes qui préservent la mémoire familiale. Caroline les appelle "les scribes de la famille".
Quand il y a des enjeux patrimoniaux, des transmissions d'entreprises, les hommes prennent une part importante au processus mais la transmission du lien social est confiée aux femmes.
Les historiens et archivistes sont inquiets.
"Au moment où on produit le plus d'informations, on risque d'avoir un blanc dans les archives".
Caroline explique que les historiens se préparent à un vide dû à l'ère numérique. On ne trouvera pas les mails dans les brocantes dans 40 ans. Mais ils s'adaptent. "On va déjà voir les comptes Facebook non fermés".
Il s'agit de mettre des stratégies en place pour collecter ces données mais "nous sommes dépendants des entreprises privées. Nous ne savons pas comment elles conservent les archives et la quantité qui est filtrée quand on fait une recherche" sur Twitter ou Facebook.
Aujourd'hui, avec nos données en ligne, il y a des traces que nous ne maîtrisons pas et que nous laissons malgré nous. En sommes-nous bien conscients ?
Et sommes-nous d'accord pour laisser un tiers choisir à notre place ce qu'on garde comme écrits et documents ?
Et vous, chers lecteurs, avez-vous une stratégie de conservation de vos archives personnelles ? Qu'est-ce que vos proches garderont de vous ? Qu'allons-nous savoir de vous via les traces que vous laissez en ligne ?
Mes Volontés est là pour vous aider à transmettre des informations pratiques à vos proches en cas de décès ou d'incapacité comme des codes d'accès, la liste des comptes en ligne pour pouvoir en demander la fermeture, mais aussi des messages personnels qui seront envoyés directement aux personnes concernées en cas de décès.
Nous avons terminé cette conversation par cette idée :
"Comme certains font don de leur corps à la science, on pourrait faire don de ses données aux archives ?"`
Bientôt une case à cocher sur Mes Volontés ?
décès succession mémoire familiale transmission mémoire historienne histoire de la famille histoires familiales archives privées
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